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Quelles sont les tâches d’un dirigeant d’entreprise?

Lundi dernier, j’ai eu la joie d’être invité par la revue Beauty Forum à donner deux conférences lors de leur journée Business à Lille. C’est un format plus petit, plus intime, où une quarantaine de marques et de fournisseurs étaient réunis pour rencontrer les esthéticiennes par rendez-vous et avec des conférences échelonnées tout au long de la journée. Une centaine d’esthéticiennes étaient présentes et avaient pris leur journée en quête de nouveautés, d’informations et d’innovations. Étant native de Lille, cette journée particulière avait une saveur particulière : j’affectionne particulièrement cette ville et je suis toujours heureuse de m’y rendre.

Rendez-vous au Beauty Business Day d Aix-en-Provence !

Une centaine c’est beaucoup, mais c’est pourtant relativement peu aussi au vu du nombre de centres esthétiques dans le nord de la France… Ne pas sortir de son lieu professionnel est un phénomène touchant tous les domaines professionnels. Les chefs d’entreprise disent qu’ils n’ont pas de temps, qu’ils doivent faire les contrats, que leur priorité est de travailler sur ce que leurs clients leur demandent, etc…. Bref ils se font happer par la gestion du quotidien et ne planifient pas des rencontres et des sorties professionnelles. C’est vrai que passons déjà beaucoup de temps dans notre entreprise, et que nous n’avons pas forcément envie d’ajouter ensuite des créneaux en extérieur.

Pourtant des études ont montré que pour prendre du recul, avoir une vision d’entreprise, il est nécessaire de sortir de sa zone de confort, s’extraire de sa bulle quotidienne. Vous allez me dire qu’être dans son entreprise n’est pas toujours confortable. Certes, mais aussi désagréables ou agréables que soient les affaires quotidiennes, nous restons dans notre routine connue. Comme je vous l’explique dans mes formations, le cerveau adore les routines et les habitudes. C’est ce quotidien dans lequel nous nous endormons petit à petit qu’on appelle communément la zone de confort, aussi inconfortable cela soit-elle. En effet, vous maitrisez (en principe) les tâches de votre entreprise, la majorité des actions de votre journée sont devenus des automatismes. Vous pouvez donc être en roue libre, sans même avoir besoin réfléchir à vos actions : votre cerveau adore cela, vous consommez une énergie minimale.

Dans cette position, nous pouvons donc aussi faire « plus de tâches » puisque vous n’y réfléchissez plus. Le cerveau est en mode automatique et fait « tout seul ». Alors oui, avoir la maîtrise de son quotidien, c’est bien, à condition de ne pas être happé par les urgences et ne pas passer son temps à éteindre des feux. Sauf que gérer le quotidien, c’est le rôle d’un exécutant. Ce sont ce qu’on appelle des tâches de flottaison : les activités administratives, de planification et de production. Faire une prestation au client, cela génère de la valeur pour le client mais pas pour nous, pas pour notre entreprise. Quand nous sommes dans le faire, nous restons dans les activités de flottaison. Cela devraient être les premières tâches que nous déléguons.

Regarder l’horizon ou le bois flotter ?

Il existe une deuxième catégorie de tâches qui sont les activités motrices de l’entreprise. Ce sont celles qui font rentrer de l’argent : les domaines du commercial et du marketing. C’est la communication que vous allez faire, la diffusion de votre message, le contenu du message. Cela va être vendre vos prestations, aller chercher vos clients.

La troisième catégorie que beaucoup de chefs d’entreprise de TPE oublie, ce sont les activités stratégiques. Ce sont les activités les plus importantes, qui ont le plus d’impact sur le long terme. Ce sont elles qui vous permettent de garder le cap. C’est dans cette catégorie que vous allez développer votre vision, votre prise de recul par rapport au quotidien.

Quel est le pourcentage de ces trois catégories dans votre gestion d’entreprise ? 80-15-5% ? Le problème quand, nous, chef d’entreprise, ne déléguons pas et faisons « tout », c’est que nous restons dans les activités de flottaison. Or pour bien développer son entreprise et la rendre pérenne, il conviendrait de déléguer une partie au moins des tâches quotidiennes pour nous atteler aux deux autres (et surtout à la stratégie).

Prendre du recul va vous permettre de visualiser où vous souhaitez aller, le prochain développement de votre entreprise. Et c’est là que les salons professionnels prennent tout leur sens. Sortir de son entreprise pour aller rencontrer des fournisseurs, des consœurs ou confrères va vous permettre de créer une énergie d’opportunités. Vous allez me dire mais je suis suffisamment démarchée dans mon entreprise pour ne pas avoir besoin d’en sortir. Mais est-ce les bons fournisseurs qui vous démarchent ? Ecoutez-vous toujours tous les démarchages ou les mettez-vous directement à la corbeille lorsque les mails arrivent ? Et il y a une forte différence entre « subir » un démarchage en restant passif dans la démarche, et devenir moteur dans le dialogue.

Une chose est d’être sollicité, une autre est d’aller dans des endroits où vous rencontrerez des opportunités. Les meilleures choses pour votre entreprise ne vont probablement pas venir taper à votre porte pendant que vous vous usez à vos tâches quotidiennes. ET tous vos confrères, consœurs sont démarchés par les mêmes entreprises, de la même façon … Est-ce la meilleure manière de vous démarquez, d’imposer votre marque, votre vision personnelle et unique de votre entreprise ?

Rencontrer des personnes qui font le même métier que vous, mais différemment, est extrêmement enrichissant. Non, j’insiste, ce ne sont pas vos « concurrents ». Je l’ai déjà écrit dans cet article, nous sommes tous uniques, nous sommes tous différents ; nos entreprises sont à notre image : unique ! Il y a suffisamment de place pour tout le monde pour arriver à faire son trou. Par contre, rencontrer ces autres chefs d’entreprises pendant ces journées, cela permet de créer de la distance avec notre gestion. Nous comparons, nous expliquons aussi ce que nous faisons. Bref nous apprenons à communiquer nos offres puisque nous les expliquons à d’autres professionnels.

Ce genre de rencontres est très formateur quant à la clarté de notre discours. Si les autres ne comprennent pas la richesse de notre offre, c’est qu’elle est mal synthétisée dans notre tête. L’exposer à d’autres professionnels permet ce feed-back dont tout entrepreneur a besoin sur l’évidence de son discours. Cela permet aussi de réfléchir à ce que font les autres. Peut-être que cela va nous donner de nouvelles idées qui viendront enrichir votre offre future.

Alors oui, cela prend du temps. Était-ce une journée où nous « ne faisons rien » pour l’entreprise puisque nous n’y sommes pas et que nous ne faisons pas rentrer d’argent ? Je suis persuadée du contraire ! Ce sont de moments comme ceux-là dont le cerveau a besoin pour s’ouvrir aux idées nouvelles, à des opportunités que nous ne pouvions envisager en restant concentrés dans la gestion de notre quotidien. Ce sont des journées primordiales pour l’activité stratégique. C’est là, à l’extérieur que vous allez faire apparaître l’impulsion que vous voulez vraiment donner à votre entreprise.

Donc sortez, prenez du temps pour piloter, ne restez pas juste l’employé de votre entreprise….

Florence Ansar

Florence Ansar

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