Se démarquer des autres en se spécialisant
30/11/2018 2018-11-30 9:06Article de blog
Se démarquer des autres en se spécialisant
Combien de fois sur les forums, des esthéticiennes disent qu’elles font une prestation qu’elles n’aiment pas. Elles le font pour « faire plaisir » à leurs clientes pour qu’elles n’aillent pas voir ailleurs. Mais est-ce le bon raisonnement ? Avez-vous déjà réfléchi si la prestation que vous n’aimez pas, vous rapporte plus qu’elle ne vous coûte psychologiquement (entre autre) ?
D’ailleurs est-ce pertinent de proposer toutes les prestations qui existent en esthétique ? Regardez toutes les émissions de télévision surfant sur la vague de la spécialisation, il y a de quoi se poser la question. Qui n’a pas vu Philippe Etchebest tempêter après la carte d’un restaurant qui proposait tout et n’importe quoi ? L’argument est qu’une carte impersonnelle, ne valorisant pas les valeurs du restaurant apporte une image négative de l’entreprise. En quoi sommes-nous différentes d’un restaurant ?
En 10 ans, la part des entreprises sans salarié est passée de 65.4% à 82.4% dans notre branche. Moins de 10 000 entreprises ont entre 1 à 2 salariées d’après les chiffres donnés par la CNEP en 2017. Or comment voulez-vous tout faire en étant seule ou à deux ? Nous ne pouvons pas être spécialiste en techniques de massages, de soins visage, de minceur, de maquillage, de soins des pieds et des mains, de prothésie ongulaire, d’extension de cils, de microblading, etc…. Rien qu’en énonçant tout ce que vous pouvez proposer, il se crée une sensation de vertiges. Mais je me répète, nous ne pouvons pas être spécialiste en tout. Cela tombe bien, nous n’aimons pas tout dans l’esthétique. La spécialisation repose sur la mise en œuvre d’un ensemble de savoir-faire unique et exigeant. Concentrons-nous sur ce que nous aimons !
Votre compétence est directement proportionnelle au produit de l’attention et du temps !
Que veut dire cette phrase ? Idriss Aberkhane l’explique dans son livre « Libérez votre cerveau ». Il parle de la connaissance. Mais toute compétence repose sur la connaissance.
Si nous aimons notre travail, il est plus simple d’y consacrer du temps et d’y concentrer notre attention. On voit du coup, en quoi aimer son métier nous rend directement plus compétitif. Donner de l’attention et du temps à ce que nous aimons faire, développe notre compétence. Et cette notion est extrêmement ancienne, en 500 avant JC, Confucius disait déjà : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. »
Idriss Aberkhane explicite cette notion simplement : notre cerveau accepte facilement de se mettre à une tâche où il y a une notion de plaisir forte et aura besoin d’une sollicitation forte pour arrêter cette tâche plaisante. Alors qu’à l’inverse, notre cerveau essaie d’éviter les tâches déplaisantes et trouvera la première opportunité pour échapper à cette corvée.
Donc si vous proposez des prestations que vous n’aimez pas, vous aurez envie d’en sortir très vite. Vous risquez de bâcler involontairement la prestation et d’avoir un résultat moyen puisque vous n’y mettrez ni votre attention ni votre temps. Vous la ferez le plus vite possible. Le résultat sera peu satisfaisant et vos clientes seront moyennement contentes. Il y a donc un risque de perdre sa cliente, y compris pour tous les autres soins alors que c’est ce que vous vouliez éviter !
Vous êtes unique !
Les clientes viennent pour votre savoir-faire et vos compétences. Pourquoi aller sur des prestations que vous n’aimez pas et donc que vous réalisez moyennement alors que vous pourriez aller dans votre excellence ? C’est un concept très sociétal d’essayer d’être dans la norme partout et de ne pas travailler et augmenter sa compétence pour aller jusqu’à l’excellence dans le domaine où l’on performe. Dès l’école, dès tout petit, on nous demande d’être « bons » partout. Or on sait qu’on ne peut être bon en tout. Pourquoi s’imposer de travailler sur des matières où nous savons que nous pourrons être juste moyens et perdre son temps à cela ?
Pour cela, posez-vous les bonnes questions.
- Souhaitez-vous que vos clientes pensent à vous comme une esthéticienne lambda qui fait un peu de tout ou bien comme la spécialiste d’un ou de plusieurs domaines précis où elle sait que vous la conseillerez de manière pointue ?
- Souhaitez-vous passer vos journées à faire des prestations qui vous ennuient et que vous n’aimez pas, ou préférez-vous vous éclater à faire ce qui vous passionne ?
Vous avez choisi de tenir votre institut pour être libre de vos choix, pour ne plus dépendre d’une autorité (un patron) alors ne soyez pas victime de vos clientes et de toutes leurs envies.
« Qui trop embrasse, mal étreint » dit le proverbe.
Alors faîtes-vous plaisir, vous ferez plaisir à votre institut.
- Prenez du recul
- Listez les prestations que vous aimez
- Listez vos compétences
- Recentrez-vous sur votre excellence
Oui vos clientes iront chez d’autres pour faire les ongles, ou les cils, ou les massages, par exemple. Mais vous ne les perdrez pas car vous serez tellement excellentes sur vos domaines de compétence que vous les aurez fidélisées !
L’excellence et la compétence sont l’avenir de la profession, à moins que vous souhaitiez toujours vendre vos prestations le moins cher possible car étant moyenne dans tout, vous ne vous démarquez en rien !