La peur de l'échec

Un voyage vers la résilience entrepreneuriale

Il y a quelques années, j’ai eu le privilège d’assister à une conférence organisée par l’association « 60000 rebonds» au siège du Medef à Paris. Cet événement, axé sur le thème « Entreprendre, échouer puis rebondir, parlons-en ! », m’a profondément marquée. J’ai découvert une association dédiée au soutien des entrepreneurs qui, après avoir tout perdu, se retrouvent désemparés et cherchent un moyen de rebondir.

Actuellement j’ai une stagiaire qui vit des moments difficiles et est suivie par cette formidable association. Je prends le temps de republier cet article qui la mettait en lumière car c’est hélas toujours d’actualité.

Logo de l'association 60000 rebonds

L’échec entrepreneurial en France : Un sujet encore tabou

L’échec est un sujet vaste, particulièrement en France où il demeure encore largement tabou. Ce thème me touche personnellement, car en 2016, j’ai dû fermer mon deuxième institut, une épreuve qui m’a presque tout fait perdre. J’ai failli devoir fermer mon entreprise ainsi que le deuxième institut que j’avais à Savigny, et ma situation financière était au plus bas. C’est uniquement grâce au soutien de ma banque et de mes proches que j’ai pu éviter la faillite, puis remonter la pente, soutenue par mon travail acharné et la fidélité de mes clientes bienveillantes.

La perception de l’échec par l’entrepreneur

Quentin Périnel, journaliste au Figaro, a animé la soirée en explorant la perception de l’échec en France. L’échec, pour un entrepreneur, est souvent synonyme de perte d’estime de soi. On se sent imposteur, incapable de maintenir une entreprise à flot. En créant une entreprise, on cherche à donner un sens à sa vie, à être utile. Mais lorsque l’échec survient, tout s’effondre, et une psychothérapie peut s’avérer nécessaire pour surmonter cette épreuve.

L’entrepreneuriat implique d’accepter l’échec et la prise de risque. Sans risque, il n’y a pas de création ni d’avancement. Pourtant, prendre des risques signifie également s’ouvrir à la possibilité d’échouer. L’entrepreneuriat est une aventure viscérale, une question de tripes. On croit en son projet, mais l’échec reste toujours une possibilité.

La difficile décision de fermer une entreprise

Prendre la décision de fermer son entreprise est extrêmement difficile pour un chef d’entreprise. La peur du regard des autres, qu’il s’agisse des employés, de la famille ou des proches, est omniprésente. Fermer une entreprise, c’est comme perdre une partie de soi. C’est un deuil, une épreuve où l’on doit tout liquider.

Lorsque j’ai dû fermer mon institut à Nanterre, j’ai ressenti une profonde défaite après des mois de lutte acharnée. J’étais épuisée, physiquement et mentalement. Le moment où l’on décide de tout arrêter, c’est celui où l’on sait qu’on n’a plus les ressources nécessaires pour continuer à se battre. L’échec marque la fin d’un chapitre, mais pas de l’histoire.

Et c’est ce que vit en ce moment une stagiaire qui malgré tout, a décidé de se prendre en main car elle sait que ce n’est pas la fin de son histoire entreprenariale. Certes elle a liquidé son entreprise mais elle sait ce qu’elle souhaite faire et apporter à ses clientes. Elle se met en pause pour mieux repartir.

Rebondir après l’échec : Un processus de reconstruction

Se relever après un échec nécessite de retrouver confiance en soi et en ses capacités. L’échec n’est pas une définition de soi-même, mais une expérience parmi d’autres. Il est crucial de distinguer l’entreprise de l’entrepreneur, car l’échec de l’une ne définit pas la valeur de l’autre.

La meilleure façon de surmonter un échec est de se lancer dans de nouveaux projets. Après avoir digéré mon propre échec, je me suis recentrée sur mon entreprise de Savigny et j’ai réfléchi à mes envies et à mes compétences. Faire un bilan de ses compétences est essentiel pour se réapproprier son histoire et rebâtir son avenir. Et à la suite de cela, j’ai décidé de me lancer dans la formation. Et c’est comme cela que j’ai rebondi fin 2017 en lançant Physiobell‘ mon organisme de formations.

Le soutien de l’entourage : Un facteur clé de résilience

Tous les intervenants de la conférence ont souligné l’importance du soutien de l’entourage. La culpabilité, souvent liée à un sentiment de honte, pousse à l’isolement. Pourtant, il est crucial de ne pas se couper des autres et de chercher de l’aide.

Grâce à ma mère et mes amies proches, j’ai pu rester la tête hors de l’eau et aller de l’avant. Je ne les remercierai jamais assez. Avoir une « famille » qu’elle soit par le sang ou communautaire, être soutenue est le maillon fort de cette résilience. L’esthéticienne qui vit actuellement sa traversée du désert nous l’a bien dit dans le groupe de la communauté Physiobell’

« Un petit coucou les filles :rougir: J’espère que vous allez bien. Je vous donne quelques nouvelles pour celles qui ont suivi mes mésaventures…:sueur_et_sourire:
Après être passée au Tribunal pour acter de ma demande de liquidation (qui prendre fin définitivement en juillet 2025…), ce matin c’est Rdv avec le commissaire priseur à l’institut pour évaluer et préparer la vente aux enchères de mon matériel. Puis ensuite direction le mandataire pour donner les clefs de mon local.
Clap de fin pour mon entreprise.
Après il faudra s’armer de patience en espérant que la procédure se passe sans trop de difficultés.
Beaucoup d’émotions ce matin. Je peine à retenir mes larmes… Mais c’est une étape nécessaire et obligatoire pour aller de l’avant. En tout cas un énorme merci pour votre soutien car même si on se connait au final très peu, j’ai reçu plus de soutien ici qu’ailleurs. Donc :cœur_scintillant::prière: » 

Groupe de stagiaires Physiobell'

Inspirations et leçons de vie : Les interventions de Mercedes Erra et Thierry Marx

La deuxième partie de la conférence a été marquée par les interventions inspirantes de Mercedes Erra et Thierry Marx. Ces deux figures emblématiques ont partagé leurs parcours et leurs réflexions sur l’échec et la résilience.

Thierry Marx a évoqué son parcours scolaire difficile et comment il a trouvé sa voie grâce à l’ordre des Compagnons. Pour lui, l’échec n’est irréversible que si l’on décide de ne pas se relever. Il prône l’importance de projets pour se reconstruire, en mettant l’accent sur trois valeurs : rigueur, engagement et régularité.

Mercedes Erra, quant à elle, considère que l’échec n’existe que si l’on décide de le voir ainsi. Pour elle, chaque expérience, même difficile, est une opportunité d’apprentissage. Elle insiste sur l’importance de rester humble et de considérer la réussite comme une question de chance et de rencontres.

Conclusion : Croire en soi et oser prendre des risques

En résumé, cette conférence a été un moment de réflexion intense sur la résilience entrepreneuriale. La phrase qui m’a le plus marquée est celle-ci : « Si on veut un vrai projet de vie, la vraie force, c’est d’y croire et d’oser le faire. » Ce que j’essaie d’appliquer chaque jour en avançant sur mon projet qui est de créer une communauté d’esthéticiennes et de praticiennes de bien-être qui visent l’excellence pour aider les femmes en souffrance.

Une leçon de vie qui résonne profondément en moi et qui, je l’espère, inspirera d’autres entrepreneurs à rebondir après l’échec.

Auteur/autrice

florence@physiobell.fr

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